L’avocate d’Ahed Tamimi accuse ses interrogateurs de harcèlement sexuel
Middle East Monitor – 4 avril 2018
La Palestinienne Ahed Al-Tamimi, 16 ans, comparaît devant le tribunal après avoir été placée en détention par les soldats israéliens à Ramallah en Cisjordanie, le 28 décembre 2017 (Issam Rimawi/Anadolu Agency – 4 avril 2018).
L’avocate israélienne Gaby Lasky qui défend l’adolescente palestinienne Ahed Tamimi a accusé les enquêteurs de harcèlement sexuel, a rapporté hier Arab48.com.
Lasky a déposé plusieurs plaintes contre les interrogateurs pour harcèlement sexuel verbal et physique, mais elle indique qu’aucune enquête n’a encore été ouverte sur aucune de ses plaintes. Elle a qualifié cela de « violation flagrante de la loi ».
« Liberté pour Ahed Tamimi, Journée internationale de la Femme » (Sabaaneh/MiddleEastMonitor)
Dans sa plainte, l’avocate indique que l’un des interrogateurs a questionné Ahed d’une manière inconvenante pour une jeune fille mineure, ce qui équivaut à du harcèlement sexuel.
Le même interrogateur a dit à Tamimi qu’il arrêterait ses parents et les interrogerait si elle ne répondait pas à ses questions.
Lasky a également déclaré que bien que Tamimi soit une jeune fille, elle a été interrogée simultanément par deux hommes, sans la présence d’une femme dans la pièce ni même d’un interrogateur spécialisé dans les interrogatoires de mineurs.
« Ceci prouve que le système d’application de la loi (israélien) empiète sur les droits des mineurs palestiniens » a aussi écrit Lasky dans sa plainte contre le procureur général israélien.
Des journalistes du Daily Beast ont indiqué avoir regardé une vidéo exclusive de l’interrogatoire de Tamimi divulguée ce dimanche et qui montre que l’adolescente aurait enduré deux heures d’interrogatoire le 26 décembre. L’un des interrogateurs lui a dit : « Tu as des yeux d’ange », puis il a essayé de lui expliquer qu’elle était comme sa sœur qui « dépense tout son argent en vêtements ».
Selon Al-Araby Al-Jadeed, le harcèlement et les abus sexuels, incluant le viol, sont couramment utilisés par les autorités israéliennes pour humilier et torturer les prisonniers palestiniens, hommes et femmes.
Elle a déclaré le mois dernier, avant que le tribunal n’accepte la négociation sur la peine (le plaider coupable), qu’ « il n’y a pas de justice sous une occupation et que ce tribunal est illégitime ».
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine