ILS* interdisent la manifestation anti-apartheid israélien : une manifestation anti-raciste et non-violente
ILS* : Le préfet de l’Hérault, les organisations pro-israéliennes, les exécutifs (majorités PS) de la Région Occitanie, du Département Hérault et la Ville de Montpellier.
Manifestation BDS France Montpellier, 22 mai 2021en solidarité avec le soulèvement du peuple palestinien et contre les bombardements de Gaza.
Criminaliser et réprimer la critique de l’État d’Israël
Par arrêté préfectoral du 18 juin 2021 le préfet de l’Hérault interdit la manifestation déclarée par BDS France Montpellier :
CET ARRÊTÉ INTERDIT DE DÉNONCER LE CARACTÈRE COLONIAL DE CETTE JOURNÉE QUI PROCLAME JÉRUSALEM CAPITALE D’ISRAËL
CET ARRÊTÉ CONSIDÈRE QUE DÉNONCER “L’ANNEXION DE JÉRUSALEM”, “JÉRUSALEM CAPITALE D’ISRAËL” ET “L’APARTHEID ISRAÉLIEN” CONSTITUENT DES “PROPOS HAINEUX” .
Mais alors pourquoi le préfet n’assigne t-il pas BDS France Montpellier au tribunal ? Par ce que rien de tout ce qui est écrit, dit ou filmé ne prête à procès. Croyez-vous qu’ILS* auraient hésité une seconde s’ils avaient trouvé matière à poursuite ? Ça fait des années qu’ils en rêvent. Cette fois-ci ils n’ont même pas tenté d’utiliser l’arme “fatale” “d’antisémitisme” tellement elle est mensongère contre BDS.
L’objectif stratégique est d’éliminer de la vie publique toute critique du caractère colonial, d’apartheid et donc raciste de l’État d’Israël.
La tactique consiste :
- D’une part à intimider ceux et celles qui osent dénoncer le système d’apartheid et la colonisation de peuplement et par voie de conséquences, intimider tous ceux et celles qui seraient tenté.e.s de le faire et tous ceux et celles qui seraient tenté.e.s de les médiatiser (journalistes).
- D’autre par il s’agit de disqualifier ceux et celles qui portent ces critiques en les qualifiant (sans avancer arguments) d'”antisémites”, “leurs propos de haineux”, “islamistes”, “c’est le Hamas” etc. et si ça ne suffit pas viennent les attaques qui visent la personne elle même, sa vie privée etc. La méthode est connue, en attaquant celui ou celle qui émet la critique on déplace sur lui ou elle la discussion, le but étant de ne pas parler du contenu, du fond, qui eux sont indéfendables : colonisation, crimes de guerre, apartheid, persécutions, crimes contre l’humanité, blocus de Gaza, le Mur etc.
- Avec la criminalisation vient progressivement la répression : après les procès, les PV et amendes, les auditions au commissariat, viennent la confiscation-vol du matériel (chapiteau, tables pour un montant de 700€), les refus systématiques d’autorisations de stand place de la comédie et les interdictions de manifestations. Il s’agit “d’habituer” le public et ainsi banaliser l’atteinte majeure au droit constitutionnel que constituent la liberté d’expression et de manifester sur la voie publique.
- Certain.e.s qualifient ce processus qui se généralise au prétexte de la pandémie comme un processus de fascisation.
L’apartheid israélien est une réalité avérée
Il est aujourd’hui impossible d’ignorer ce fait :
– 2009 : le Tribunal Russel lors de sa 3ème session en Afrique du Sud conclut :« Israël soumet le peuple palestinien à un régime institutionnalisé de domination considéré comme apartheid en vertu du droit international.
– 2017 : rapport Falk/Tilley pour l’ONU conclut : «(…) le poids des preuves est suffisant pour soutenir, au-delà de tout doute raisonnable, qu’Israël est coupable d’imposer au peuple palestinien un régime d’apartheid, ce qui constitue un crime contre l’humanité (…).
– 2021 12 janvier: L’ONG israélienne des droits humains B’tselem conclut : « Un régime de suprématie juive du Jourdain à la Méditerranée : C’est l’apartheid ».
– 2021 27 avril, l’ONG internationale Human Rights Watch conclut : « Les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution contre les Palestiniens vivant dans le territoire occupé, y compris Jérusalem-Est. »
En décembre 2018 la Knesset a adopté la “Loi fondamentale” qui stipule qu’ ” Israël est l’État nation du peuple juif”. Cette loi, qui s’appliquait de fait, officialise dans la loi l’apartheid en Israël.
PEUT-ON EN MÊME TEMPS COMBATTRE EN FRANCE LES IDÉES D’EXTRÊME DROITE ET SOUTENIR L’APARTHEID ISRAÉLIEN EN ISRAËL ?
Comment les exécutifs de la Région, du Département et de la Ville de Montpellier (tous à majorité PS) peuvent-ils se prétendre pour les libertés démocratiques, contre le racisme, contre la droite et l’extrême droite et depuis 44 ans soutenir politiquement et financièrement une fête coloniale d’un État d’apartheid ?
LE “EN MÊME TEMPS” EST UNE FORMULE HYPOCRITE AU SERVICE DE L’OPPRESSEUR
E. Macron en Algérie a qualifié la colonisation “de crime contre l’humanité” et de “vraie barbarie” mais mais en même temps son préfet interdit une manifestation contre la colonisation israélienne. Quand Israël bombarde la Bande de Gaza et que les assassinats de civils dont de nombreux enfants sont médiatisés, E. Macron déclare : “Israël à le doit de se défendre” ce qui signifie : Israël à le droit de défendre son système colonial et son système d’apartheid.
Peut-on être en même temps une démocratie et un État d’apartheid ?
COMBATTRE LES IDÉES D’EXTRÊME DROITE PARTOUT OÙ ELLES SE MANIFESTENT
Qu’y a t-il de plus “extrême droite” qu’un système d’apartheid ? Et donc soutenir Israël c’est soutenir les idées d’extrême droite.
Une intervention plus détaillée sur les événements : sur FB : https://fb.watch/6f0M3bOniP/