Les prisonnières palestiniennes préparent une campagne contre les abus dans les prisons israéliennes
Madaar, 18 décembre 2021
En réponse à la mise en isolement de deux prisonnières et aux abus systématiques commis par les autorités carcérales, les prisonnières palestiniennes préparent une campagne de résistance.
Les détenues des prisons israéliennes ont lancé une campagne de protestation en vue de rejeter la décision des autorités carcérales israéliennes d’isoler deux prisonnières, Shorouk Dwayat et Marah Bakir, ainsi que de dénoncer l’agression commise par les forces Nashon* contre Nafoud Hammad, agression rapportée par la Société du prisonnier palestinien.
Le Bureau d’information sur les prisonniers a confirmé qu’il y avait eu un climat de tensions très élevées dans les prisons suite aux attaques systématiques lancées par les autorités carcérales israéliennes contre les prisonnières palestiniennes, et il a fait remarquer que
« les prisonnières se sont abstenues de quitter leurs cellules pour les contrôles sécuritaires, et qu’il régnait un état d’alerte dans leurs rangs après la fermeture de certaines sections dans plusieurs prisons ».
Le Centre Handala pour les prisonniers et anciens prisonniers a rapporté hier que la direction du mouvement des prisons préparait un programme national en vue de s’en prendre aux mesures de l’administration carcérale contre les prisonnières.
La Société du prisonnier a expliqué dans une déclaration que les premières démarches des prisonnières consistaient à porter la robe de l’administration des prisons de l’occupation (la robe Shabab), ce qui signifie que les prisonnières sont préparées à toute confrontation, outre la fermeture des sections et le refus du prétendu « examen sécuritaire », et à la demande de comptes à l’administration pour toute confrontation pouvant avoir lieu à l’intérieur des prisons.
La même organisation a déclaré, en guise de mise en garde :
« Si l’administration ne répond pas dans les 24 heures à la demande de mettre un terme à l’isolement des deux prisonnières, Shorouk Dwaiyat et Marah Bakir, les représentantes des organisations quitteront leurs départements et se rendront aux cellules, et l’administration devra assumer la responsabilité de ce qui passera par la suite. »
Il convient de remarquer que, la nuit dernière, les prisonnières ont commencé à entreprendre leurs premières démarches de protestation représentées sans la fermeture des sections.
Les prisonnières souffrent de conditions de vie pénibles, y compris la présence de caméras dans la cour et d’une humidité élevée dans les cellules durant la période d’hiver. Leurs toilettes n’ont pas de portes convenables et elles doivent improviser avec divers matériaux. Le transport au sein du système constitue également une nuisance supplémentaire, pour elles, et particulièrement pour celles qui souffrent de maladies. Une autre pratique systématique des autorités carcérales israéliennes consiste à reporter le traitement médical des prisonnières, et particulièrement des blessées, dont beaucoup souffrent de l’impact de leurs blessures quand elles n’ont pas bénéficié de l’attention médicale nécessaire, comme c’est le cas pour la prisonnière Israa Jaabis, par exemple.
Shorouk Dwayat, l’une des prisonnières mises en isolement, est emprisonnée depuis 2015 et purge une sentence de 16 ans. Marah Bakir a été arrêtée à l’âge de 16 ans en 2015, et a été condamnée à une peine de 8 ans et demi de prison.
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*Les forces Nashon font partie de l’Administration des prisons israéliennes et ont été créées dans le but de réprimer les prisonniers. Ses membres sont équipés d’armes et d’outils de répression hautement sophistiqués.
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Publié le 18 décembre 2021 sur Peoples Dispatch
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine