La Mairie de Montpellier épinglée par Amnesty International pour “atteinte à la liberté d’expression”
Le rapport d’Amnesty International publié en 2022, dont le titre résume parfaitement le contenu : “L’apartheid israélien à l’encontre du peuple palestinien, un système cruel de domination et un crime contre l’humanité”, suscite – comme on pouvait s’y attendre – de très violentes réactions de la part d’Israël dans le monde entier via ses officines et ceux et celles qui en Europe et en France, partagent, secrètement ou ouvertement, la vision coloniale du projet sioniste, les méthodes israéliennes de contrôle, de surveillance digitale et de répression de masse des populations civiles. Traiter d’antisémites les auteurs des rapports ne suffit plus (depuis le 1er janvier 2023, sept rapports concluent à l’apartheid). Il leur faut de toute urgence empêcher la diffusion de cette conclusion irréfutable, empêcher les conférences et toutes les manifestations sur ce thème. C’est ce à quoi on assiste depuis 2022 : refus de salles municipales ou privées, pressions, menaces, interdictions préfectorales… L’ambassade israélienne en France exige ouvertement ces interdictions immédiatement reprises et amplifiées par ses officines…
Vous trouverez en fin d’article la courageuse “Tribune” du président d’Amnesty International qui dans son registre, caractérise d’atteinte à la liberté d’expression ces refus et interdictions répétés. Entièrement solidaire du contenu de la “Tribune”, BDS France Montpellier, dans le cadre du mouvement BDS international sous direction palestinienne, en plus de dénoncer l’apartheid israélien, s’efforce également de dénoncer et combattre les complicités locales qui font de Montpellier une des villes qui soutient le plus Israël, son colonialisme de peuplement et son instrument privilégié : le système d’apartheid. Ce qui explique que le comité BDS Montpelliérain soit la cible privilégiée d’une répression judiciaire et policière inégalée localement depuis bientôt 10 ans.
Dans ces atteintes à la liberté d’expression on peut distinguer deux types de motifs : les refus par peur, manque de courage voire lâcheté et les refus par conviction, par complicité et soutien ouvert à Israël et son projet colonial.
Atteintes à la liberté d’expression suite aux interventions directes d’Israël et de ses officines
Dans une “Tribune” du journal “Le Monde”, publiée en avril 2023, le président d’Amnesty International France, faits à l’appui, énumère les refus de salles municipales ou privées aux interventions d’Amnesty “sur la situation d’apartheid en Israël et dans les territoires palestiniens“. A Montpellier, Aix en Provence, Marseille, Lyon et Toulouse, “A chaque fois, la méthode semble la même. Une mobilisation des soutiens du gouvernement israélien sur les réseaux sociaux, soutenus par des organisations françaises, parvient à convaincre les responsables de salles que la tenue de cette réunion ne pourra qu’entraîner des problèmes, et risque implicitement d’avoir des conséquences politiques sur l’élu local qui en serait tenu responsable.”
L’autre exemple cité concerne l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Libéré et expulsé par l’Etat d’Israël après neuf mois de détention administrative sans preuves ni charges, ni procès, Salah Hamouri est devenu la cible d’attaques haineuses de l’ambassade israélienne qui a fait directement pression sur les autorités françaises pour interdire son expression publique. À Lyon “Après des menaces physiques et injures proférées à l’encontre d’une adjointe au maire, ce dernier a préféré annoncer l’annulation et le report sine die de cette table ronde.”
Atteintes à la liberté d’expression en complicité avec les idées politiques israéliennes
La propagande israélienne dictée par le CRIF et ses relais est si bien diffusée et infusée par les médias que parfois, par manque de courage ou lâcheté, certains cèdent à la pression. Mais force est de constater que les atteintes à la liberté d’expression sont très fréquemment le fait de complicité, c’est à dire d’un accord avec les positions politiques et idéologiques israéliennes.
Ainsi dans l’affaire de Lyon le président d’Amnesty rappelle que ” le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait lui-même pris la parole alors, pour affirmer que si cela n’avait pas été le cas, il aurait lui-même fait interdire la table ronde par la préfecture. Sous quel motif ? Nul ne le sait.”
Son préfet de Meurthe et Moselle semble être au même diapason puisqu’il a interdit la conférence qui devait accueillir Salah Hamouri. Heureusement la justice, saisie par Salah Hamouri et des ONG dont Amnesty a suspendu l’interdiction.
Et le président d’Amnesty de conclure :
“Les pressions exercées n’ont qu’un seul et même but : empêcher l’exercice de la liberté d’expression d’un individu ou d’une organisation, qui devrait être garantie dans un Etat de droit.(…)
Nous demandons aux responsables de salles dans lesquelles ces rencontres doivent se dérouler de ne pas céder à ces pressions partisanes, et au ministre de l’intérieur de bien veiller à ce que le droit fondamental à la liberté d’expression soit pleinement respecté. Ce n’est pas aux organisateurs de ces rencontres qu’il faut s’attaquer, mais à leurs contempteurs.”
Pour empêcher de parler de l’apartheid israélien les partisans de l’apartheid s’attaquent directement à la liberté d’expression. ils tentent de disqualifier ceux et celles qui se réclament de la liberté d’expression en les traitant de… antisémites.
Quoiqu’il en soit le combat pour la liberté d’expression doit être mené sans hésitation et sans répit. La meilleure façon de mener le combat pour la liberté d’expression c’est de multiplier l’information et les actions contre l’apartheid. Nous faire polariser les débats sur la liberté d’expression c’est encore une façon de nous empêcher de parler et agir contre l’apartheid.
rejoindre et agir avec la Coalition “Montpellier contre l’apartheid” c’est encore la meilleure façon d’imposer le débat sur l’apartheid et créer le rapport de force pour que nos élu;e.s rompent avec l’apartheid
A Montpellier les atteintes à la liberté d’expression de la Ville et de l’État (préfecture) à l’encontre de BDS France Montpellier se font en complicité totale avec les organisations sionistes locales
Depuis l’arrivée de G. Frêche au pouvoir à la Mairie de Montpellier en 1977 et en 2004 à la Région, le PS a déroulé le tapis rouge aux associations communautaires juives pro-israéliennes, d’obédience sioniste pour la plupart. Celles-ci ont rapidement compris que la façon la plus efficace d’influer sur les choix en faveur d’Israël était d’avoir des élu.e.s dans tous les exécutifs : Région, Département, Villes, Montpellier en particulier. Chose faite depuis G. Frêche dont tous les successeurs ont pérennisé à leur profit la niche électorale et les majorités dans les conseils.
Mais jusqu’à la mi- 2015 les prêts de salles étaient accordés, les stands et chapiteaux place de la comédie étaient tolérés sans que le comité BDS ait besoin de demander une autorisation, et les rassemblements et manifestations pouvaient avoir lieu, parfois même sans déclaration à la préfecture. Aucun incident n’a jamais perturbé l’ordre public durant cette période.
Depuis c’est l’ensemble des mouvements sociaux qui pâtissent de multiples tours de vis et restrictions dans le domaine des libertés et de l’expression publique, de l’occupation de l’espace public et du droit à manifester, de la répression judiciaire et policière etc.
A la demande de la Mairie la préfecture a interdit 4 manifestations déclarées par BDS France Montpellier, manifestations de protestation contre la tenue de la Journée dite “de Jérusalem” . Toujours à la demande de la Mairie (occupation illégale de l’espace public) la police nationale a cassé un premier barnum, confisqué un second barnum ainsi que plusieurs tables (pour un montant de 600€). La police municipale a délivré plus de 20 PV pour occupation illégale de l’espace public et provoqué 3 procès.
La présidente du “Centre culturel juif Simone Veil” félicite le préfet pour l’interdiction d’une manifestation à l’appel de BDS France Montpellier (2021)
Extrait de l’intervention de Mme. Bensoussan, présidente du CCJSV, lors de la 44ème ” Journée de Jérusalem” en commémoration de la prise de Jérusalem le 7 juin 1967 et l’annexion de toute la ville déclarée “Capitale de l’État d’Israël”. Cette commémoration se fait chaque année à Montpellier. Seule ville de France où a lieu cet événement en présence du Consul ou de l’ambassadrice d’Israël et des représentant.e.s (PS) des exécutifs de la Région Occitanie, du Département 34 et de la Ville et Métropole de Montpellier.
BDS qui réclame l’application du droit international, lequel condamne la colonisation de Jérusalem et ne reconnait que Tel Aviv comme capitale d’Israël est empêché de manifester pour ne pas gêner le Centre Culturel Juif Simone Veil qui bafouant le droit international et en violation totale des résolutions de l’ONU proclame Jérusalem capitale d’Israël
avec la complicité active des élus (PS) des exécutifs Région, Département et Ville-Métropole
et de l’État qui interdit la manifestation.
La présidente du CRIF Languedoc-Roussillon , Mme Perla Danan, remercie et félicite le Maire de Montpellier M. Delafosse, pour avoir refusé une salle municipale pour la conférence du président d’Amnesty International venu parler de l’apartheid israélien
lire la lettre :
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La tribune de J-C Samouiller, président d’Amnesty International France