Communiqué sur la vente par Unilever des intérêts de Ben & Jerry en Israël de l’apartheid
Déclaration de plusieurs organisations du 30 juin 2022
Si elle est mise en œuvre, la décision d’Unilever tranquilliserait Israël, en impliquant davantage cette entreprise dans le système d’oppression d’Israël contre les Palestiniens qui dure depuis des décennies.
Après des mois de mesures coercitives prises par Israël et des groupes de lobbying antipalestiniens, comprenant des propos mesquins au vitriol, de nombreuses menaces d’ordre juridique, des actions de désinvestissement de la part de plusieurs États des USA et même une prise de contrôle hostile, Unilever PLC, qui possède Ben & Jerry, semble avoir cédé à l’intimidation. Hier, il a annoncé avoir vendu les intérêts de Ben & Jerry en Israël à son concessionnaire actuel, AQP. Il manque des détails importants, notamment de savoir si cette annonce viole l’accord d’acquisition de Ben & Jerry par Unilever, qui donne au bureau du premier l’autonomie en matière de responsabilité sociale. L’annonce confirme cependant que AQP continuera à produire localement les glaces Ben & Jerry sous les noms hébraïques et arabes de la marque (et non en anglais) et à les commercialiser dans ce qui est Israël et dans ses colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés (TPO). Nous condamnons la décision d’Unilever dans sa tentative de détourner la position de principe du bureau de Ben & Jerry.
L’an dernier, le bureau indépendant de Ben & Jerry a décidé de cesser ces opérations à la fin de 2022, une position saluée par la société palestinienne et par le mouvement de solidarité avec la Palestine dans le monde entier.
Si elle est mise en application, la décision d’Unilever tranquilliserait Israël, en impliquant davantage cette entreprise dans le système d’oppression d’Israël contre les Palestiniens qui dure depuis des décennies. Les actions d’Unilever sont aussi hypocrites, parce qu’en mars, il a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui durait depuis quelques semaines et suspendu « toutes les importations et exportations de nos produits vers et depuis la Russie ». C’est partout qu’il faudrait s’opposer à l’injustice.
Les Palestiniens, inspirés par le mouvement anti-apartheid contre l’Afrique du Sud et par la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, ont appelé au boycott, au désinvestissement et aux sanctions (BDS) pour mettre fin à la complicité internationale, y compris de la part d’États, de grandes entreprises et d’institutions, avec le régime d’occupation militaire, de colonialisme de peuplement et d’apartheid d’Israël. Un consensus international existe entre des experts et des organisations sur les droits humains qui reconnaît désormais qu’Israël perpétue partout contre le peuple palestinien indigène le crime contre l’humanité d’apartheid et, de ce fait, en appelle aux grandes entreprises pour qu’elles mettent fin à leur engagement dans ce système d’oppression. Des campagnes de BDS efficaces et non-violentes ont forcé des multinationales de premier plan, dont Veolia, Orange et General Mills à cesser leur complicité avec l’apartheid israélien ou, dans le cas de G4S, HP et d’autres, à mettre fin aux formes les plus flagrantes de leur complicité.
L’annonce d’Unilever semble proposer la “« nouvelle disposition » que son PDG recherchait en février 2022 afin de continuer ses activités en Israël au mépris de la décision du bureau indépendant de Ben & Jerry.
La première réaction du bureau indépendant de Ben& Jerry a été de dire qu’il n’était pas d’accord avec la décision d’Unilever, confirmant ainsi que « les dispositions prises par Unilever signifient que Ben & Jerry sera possédé et géré par AQP en Israël. Notre société ne tirera plus de profit de l’activité de Ben & Jerry en Israël ». Il a ajouté : “Nous persistons à penser que la vente de glaces Ben & Jerry dans les Territoires Palestiniens Occupés est incohérente avec les valeurs de Ben & Jerry ». Cette position de principe, en dépit de la guerre menée par Israël et des groupes de lobbying antipalestiniens aux plans financier et juridique, atteste de l’impact croissant du mouvement de solidarité avec la Palestine.
La décision prise à l’origine par le bureau de Ben & Jerry de cesser de vendre dans les TPO était une victoire symbolique. Elle a créé un précédent important pour les grandes entreprises ayant sincèrement des activités socialement responsables, qui, par définition, devraient exclure la complicité avec les violations des droits humains et de l’apartheid.
BDS Movement
Adalah Justice Project
Movement for Black Lives
Jewish Voice for Peace
US Campaign for Palestinian Rights
Palestine Legal