Mobilisation BDS pour la Palestine : 300 jours de génocide et solidarité avec les prisonnier·ère·s palestinien·ne·s

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Ce samedi 3 août 2024, la place de la Comédie a accueilli une mobilisation BDS en solidarité avec les prisonnier·ère·s palestinien·ne·s et pour marquer les 300 jours de génocide en cours depuis le 7 octobre 2023. De 17h30 à 20h, le rassemblement a été animé par des prises de parole poignantes et des actions symboliques, attirant jusqu’à 150 personnes au pic de l’événement.

La mobilisation avait pour but de dénoncer le génocide en cours depuis 300 jours, mais aussi les arrestations massives, les détentions arbitraires, les tortures et les traitements inhumains infligés aux prisonnier·ère·s palestinien·ne·s. Les participant·e·s ont exprimé leur indignation face à la violence persistante et aux violations des droits humains perpétrées par l’État d’Israël.

Les prises de parole ont dénoncé le silence et l’inaction des organisations internationales spécialisées en matière des droits des prisonnier.e.s !

Prises de parole engagées : 

Ibtissame, militante engagée dans le mouvement BDS a pris la parole pour dénoncer les violations systématiques des droits des détenu.es palestinien.nes sous l’occupation israélienne. Elle a mis en lumière la pratique de la détention administrative, une forme d’emprisonnement qui permet aux autorités israéliennes de maintenir en détention des individus — qu’ils soient hommes, femmes ou mineurs — sans procès et sans qu’aucune charge formelle ni preuve ne soit communiquée aux avocat.es Cette détention est renouvelable indéfiniment, créant ainsi une situation d’incertitude permanente et de préjudice grave aussi bien pour le détenu que pour sa famille et groupe social.

Ces ré-arrestations sont extrêmement fréquentes, laissant à ce jour un nombre inconnu de personnes arrêtées à Gaza portées disparues. Les arrestations abusives, les tortures, les traitements inhumains et dégradants, ainsi que les violences sexuelles infligées aux personnes détenues sont des méthodes de répression systématique utilisées par le régime israélien. Ces pratiques visent non seulement à maintenir les Palestinien·ne·s dans une insécurité constante, mais aussi à déshumaniser le peuple palestinien, facilitant ainsi la poursuite de la colonisation, du nettoyage ethnique en Cisjordanie occupée, et du génocide en cours à Gaza.

Pour étayer ses propos, Ibtissame a présenté des rapports d’Amnesty International ainsi que des témoignages poignants d’anciens·ennes détenu·e·s. Depuis le 7 octobre, la répression d’État contre les Palestinien·ne·s s’est intensifiée, avec des actes de violence de plus en plus graves à l’encontre des personnes détenues. Le témoignage de Ramzy Abasi et les déclarations alarmantes de figures politiques israéliennes comme Hanoch Milwidsky ont renforcé la gravité de la situation.

Lors de son discours, des militant·e·s, les yeux bandés et menotté·e·s, ont tenu des pancartes dénonçant les incarcérations palestiniennes. Cette mise en scène visuelle a offert un aperçu puissant de la réalité vécue par les personnes détenues, visant à mettre en lumière la violation institutionnalisée du droit international par l’État d’Israël.

Les conditions d’arrestation, d’interrogatoire, de détention et les punitions collectives infligées aux Palestinien·ne·s constituent des violations continues du droit international humanitaire. Ces actes vont à l’encontre des principes de dignité humaine et de justice, et appellent à une action internationale immédiate pour mettre fin à ces abus flagrants des droits humains. Ibtissame a insisté sur le fait qu’il est crucial que la communauté internationale se mobilise pour faire pression sur les autorités israéliennes, garantir des enquêtes impartiales et veiller à ce que les responsables de ces violations soient tenus pour comptes. Seule une réponse collective et résolue pourra aider à restaurer les droits fondamentaux et la dignité des Palestinien·ne·s.

Les journalistes de Gaza sous menace : 

Chahla, activiste et militante BDS, a pris la parole pour attirer l’attention sur les journalistes ciblé·e·s en Palestine, en particulier après la mort tragique d’Ismaïl Ghoul, un reporter palestinien.
Lors de son intervention, elle a rappelé le rôle crucial des journalistes dans les zones de conflit, soulignant qu’ils.elles sont les yeux et les oreilles du monde à Gaza, une région souvent coupée des regards extérieurs par la violence et la censure. Leur travail est essentiel pour documenter la réalité sur le terrain, informer la communauté internationale et donner une voix à celles et ceux qui sont souvent réduit·e·s au silence.

Chahla a vivement critiqué l’absence de réaction internationale face à la mort d’Ismaïl el Ghoul et aux nombreux·ses autres journalistes qui risquent leur vie chaque jour. Cette absence de réaction est un échec moral de la communauté internationale et le silence des nations et des organisations mondiales est complice des violences subies par les journalistes. En citant les mots poignants d’Ismaïl Ghoul, elle a illustré la dure réalité à Gaza, de journalistes qui ne cherchent pas la mort, mais la vérité. Et si mourir est le prix à payer pour cela, ils.elles l’acceptent avec courage. Ces mots reflètent le dévouement des journalistes, mais aussi le climat de peur et de danger constant dans lequel ils opèrent.

Le ciblage des journalistes par Israël est une tentative délibérée de museler la vérité et de contrôler la narration du “conflit”. En attaquant celles et ceux qui documentent et rapportent les événements, les autorités cherchent à étouffer les témoignages et à empêcher la diffusion d’informations cruciales qui attestent qu’un génocide a lieu à Gaza. Il s’agit d’une attaque non seulement contre les journalistes, mais aussi contre la liberté de la presse et le droit à l’information.

En réponse à la vidéo virale montrant des journalistes de Gaza jetant leurs gilets pare-balles, un geste symbolique de protestation et de désespoir, Chahla a exprimé son soutien et son admiration pour leur courage. Elle a souligné l’importance de cette action symbolique et a annoncé que les militant·e·s pro-palestinien·ne·s à travers le monde s’engageaient à porter ces gilets pare-balles. Ce geste symbolise la solidarité internationale et le soutien aux journalistes qui continuent de risquer leur vie pour révéler la vérité. Il rappelle également au monde que la protection des journalistes est une responsabilité collective et que leur sécurité doit être une priorité.
Chahla a lancé un appel à l’action, exhortant la communauté internationale à condamner fermement les attaques contre les journalistes. Elle a insisté sur le fait que la liberté de la presse est un pilier de la démocratie et de la justice, et qu’il est impératif de défendre celles et ceux qui en sont les garant·e·s, même dans les circonstances les plus difficiles.

La mobilisation BDS du 3 août à la place de la Comédie a constitué un puissant acte de solidarité envers les prisonnier·ère·s palestinien·ne·s et a mis en lumière les atrocités du génocide en cours depuis 300 jours. Les participant·e·s ont affirmé leur refus face aux violations graves des droits humains perpétrées par l’État d’Israël. 

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