Montpellier 26 mars, IAW 24, conférence :”Les palestinien.ne.s de48 face à l’apartheid israélien” avec Soheir ASSAD

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Amphi 7, Université Paul Valéry. IAW24. BDS France Montpellier, remercie la présidence de l’université qui malgré les pressions a non seulement permis que se tienne cette conférence, mais accordé en urgence un auditorium dans ses locaux de St Charles suite au refus de salle du président de la Faculté des Sciences, pour la conférence du lundi 25 sur le thème : “Sionisme et apartheid”. (voir communiqué en fin d’article)

A l’initiative de BDS France Montpellier, coorganisé avec  SUD Éducation, Solidaires Étudiant.e.s Montpellier, Comité de soutien à la Palestine Montpellier et soutenu par :

Alternatiba Montpellier, Assos. des Palestiniens du L-R (APLR) , Bouzarts, Carmagnole, Collectif des Musulmans de Montpellier (CMM), Comité de Soutien à la Palestine Montpellier (CSPM), Gauche Écolo Socialiste (GÉS), Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) , Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), , POING Levé, Révolution Permanente, SUD Recherche, Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Urgence Palestine (UP),

S’est tenue la seconde soirée IAW24  avec l’avocate Palestinienne Soheir ASAAD sur le thème :”Les Palestinien.ne.s de 48 face à l’apartheid israélien”.

Ouverture de la soirée par Marc, enseignant à Paul Valéry et représentant du syndicat SUD Éducation.

70 personnes, la plupart différentes de la précédente conférence et beaucoup d’étudiant.e.s ont suivi jusqu’à la fin et avec un intérêt perceptible l’exposé détaillé et argumenté de Soheir ASSAD qui a de façon rigoureuse et vivante pointé les aspects essentiels correspondants aux caractéristiques du crime d’apartheid tel qu’il est défini par les instances internationales à l’encontre des Palestien.ne.s de 48, qui le subissent dans l”État nation du peuple juif”.

La conférencière s’est exprimée en arabe et la traduction a été parfaitement assurée par Anis,  Palestinien membre de l’association des Palestiniens L.R.

Les questions ont permis de prendre conscience et mesurer la gravité de la répression qui pèse sur les mouvements de résistance des palestiniens de 48. Répression qui s’est intensifiée depuis le 7 octobre (arrestations, licenciements pour dénonciation du génocide, intimidations etc.). De même a été exposé l’impact des stratégies de division des palestinien.ne.s de 48 par le système d’apartheid israélien, ce qui constitue un obstacle important dans la lutte de libération nationale.

 

Iftar à l’entrée de l’amphi.

Pour faciliter la participations des ami.e.s musulman.ne.s à la conférence en ce mois de Ramadan, un Iftar (rupture du jeûne) a été organisé auquel ont été invitées les participant.e.s de la conférence qui le souhaitaient.

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COMMUNIQUÉ :

De quoi avaient-ils peur ?

Succès de la première conférence de l’Israël Apartheid Week 2024 de Montpellier à l’université Paul-Valéry

La semaine internationale contre l’apartheid israélien (Israeli Apartheid Week, IAW) a, depuis sa création en 2005, permis d’éduquer et d’agir internationalement contre le régime d’apartheid israélien. Aujourd’hui plus que jamais, il est urgent de faire monter la pression internationale pour faire cesser le génocide et en finir avec l’apartheid. Lancée par le comité national palestinien du BDS, la semaine IAW est déclinée localement depuis bientôt 10 ans à l’initiative de BDS France Montpellier. La conférence de Pierre Stambul, porte-parole de l’union française pour la paix (UJFP), sur le thème « Sionisme et apartheid », était le premier événement de la semaine IAW montpelliéraine. Prévue initialement le 25 mars à l’université de Montpellier, elle a rapatriée in extremis à l’université Paul-Valéry suite au refus de la présidence de l’université de Montpellier de mettre une salle à disposition, s’est bien passée. De quoi la direction de l’université de Montpellier avait-elle donc si peur ?

Il n’y a pas eu de “troubles à l’ordre public”, si ce n’est des salves d’applaudissements répétées et intempestives : les seuls troubles qui eussent été à craindre n’auraient pu être causés que par des éléments extérieurs à l’université issus de mouvances d’extrême droite hélas bien connues localement, qui tentent depuis des années de faire taire, par une violence inacceptable, tout engagement militant contraire à leur idéologie délétère. La censure préventive des conférences, comme dernièrement à l’université d’Aix-Marseille, sert donc finalement les intérêts de ces mouvements extrémistes : au lieu d’affronter le problème et de chercher les moyens de garantir la sécurité de ces événements associatifs et syndicaux, les instances dirigeantes de certaines de nos universités privilégient un prétendu désengagement bien mal venu puisqu’elles deviennent, paradoxalement, les alliés objectifs des véritables mouvements violents qui nuisent depuis longtemps à l’ordre public de nos universités.

Il n’y a pas eu de “propos” susceptibles de “provoquer des troubles” : si tel était le soupçon, aucun propos à caractère antisémite, ni de la part de l’orateur – et pour cause, puisqu’il est porte-parole de l’Union Juive Française pour la Paix -, ni de la part des quelques 80 personnes présentes dans le public, n’a été proféré. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de relents d’antisémitisme dans certains discours nauséabonds d’aujourd’hui. Mais le meilleur moyen de les combattre reste justement de laisser s’exprimer les nombreuses voix juives critiques envers le nationalisme sioniste israélien. La conférence a même permis de rappeler avec profit, et preuves historiques à l’appui, que les héritiers actuels de l’antisémitisme des heures les plus sombres de l’Europe sont désormais des alliés affichés du gouvernement d’extrême droite israélien et des promoteurs du génocide en cours.

Il n’y a eu aucune entrave à l’accès à la salle, aucun musèlement et, conformément au code de l’éducation, “l’expression de la pluralité des opinions” a été garantie : le débat a eu lieu d’autant plus sereinement que les faits attestés et le droit international sont accablants contre le gouvernement israélien, malgré ses tentatives insistantes pour falsifier l’histoire récente. Alors que l’on peine encore à faire condamner celles et ceux qui font l’apologie du génocide en cours, la censure préventive de cette conférence procède à un renversement inédit de nos valeurs en criminalisant des mouvements pacifistes qui luttent contre les véritables formes de séparatisme incarnées par le nationalisme sioniste. Plus généralement, les faits historiques analysés dans de telles conférences rappellent combien la liberté de débattre et d’analyser en profondeur notre monde est nécessaire pour comprendre une tragédie qui dure depuis au moins 75 ans, qu’il serait fallacieux de réduire à un débat d’opinions et de préjugés que l’on pourrait renvoyer dos-à-dos, et où les droits fondamentaux de l’être humain ne seraient pas en jeu. Dans un débat public où nos dirigeants n’hésitent plus à intervenir directement pour faire taire l’expression de voix dissidentes, il est plus que jamais nécessaire de rappeler que nos écoles et nos universités restent un espace crucial de formation de l’esprit critique, lequel a besoin d’être nourri par une connaissance précise des faits historiques et non d’être muselé.

Avant tout engagement, le premier geste reste donc simplement de dénoncer le simulacre de neutralité silencieuse que nos instances dirigeantes nous imposent et de refuser d’être complices : la campagne de boycott contre le gouvernement israélien promue par le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) est là pour indiquer le chemin à suivre.

 

Loin d’être découragé-es par la censure, nous sommes renforcé-es dans notre détermination par la réussite de la conférence de Pierre Stambul :

Nous continuerons à faire exister la critique du régime d’apartheid israélien et l’exigence du boycott, du désinvestissement et des sanctions sur les campus de nos universités et organismes de recherche par des diffusions de tracts, des expositions, des projections, des réunions publiques, des rassemblements et des manifestations ;

Nous continuerons à organiser des conférences, à demander pour celles-ci la mise à disposition de salles et à ne pas nous satisfaire d’éventuels refus ;

Nous continuerons ce faisant à défendre les libertés publiques et les libertés universitaires et à défendre une conception exigeante de l’université comme lieu de débat critique.  

Face au génocide, nous ne nous tairons pas.

 

 

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