Plus de 200 personnes aux 24h Pour RAFAH place de la Comédie et 1000 manifestant.e.s le 11 mai
Message de solidarité aux 24h pour Rafah du Palestinien Omar Alsoumi de “Urgence Palestine”.
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Les événements qui se sont produits durant les 24h d’occupation de la Place de la Comédie, depuis le vendredi 10 mai 14h au samedi 11 mai 14h, puis avec la manifestation du samedi à 15h au départ de la même place de la Comédie, ont mis en évidence et confirmé au moins deux éléments majeurs : 1) Concernant le mouvement de solidarité et de lutte contre le génocide, les forces sur lesquelles on peut compter et 2) sur les adversaires et ennemis de ce mouvement, complices de l’État génocidaire.
Un mouvement populaire à l’écoute des voix palestiniennes dans lequel les quartiers populaires sont largement actifs et représentés.
Aujourd’hui, à Montpellier, force est de constater que ce ne sont pas – principalement- les partis politiques et les syndicats qui portent le mouvement de solidarité avec la Palestine et sa résistance populaire ainsi que la lutte contre l’État génocidaire israélien. Le fer de lance de la lutte est constitué par un courant de solidarité, antiraciste, anticolonialiste, anti-impérialiste et non-violent de personnes dans leur grande majorité inorganisé.e.s des quartiers populaires et de leurs associations, de la jeunesse étudiante et de quelques organisations politiques et associations qui se reconnaissent explicitement ou implicitement dans les revendications stratégiques de Liberté, de Justice et d’Égalité du mouvement BDS palestinien ainsi que ses 3 revendications stratégiques : La fin de la colonisation, le retour des réfugiés dans leurs maisons et leurs terres et l’égalité pour les Palestiniens de 48 (qui vivent dans l’actuel Israël).
(Il y a bien évidemment des militant.e.s politiques et des syndicalistes qui au titre de leur organisation ou à titre individuel sont partie prenante de ce courant. De même que la députée LFI Nathalie Auziol qui soutient le mouvement depuis les premières manifestations y compris dans les moments critiques de répression.)
Le tsunami populaire planétaire de boycott des produits et des entreprises israéliennes et de celles qui collaborent et commercent avec l’État d’apartheid israélien, la campagne de boycott de Carrefour, les revendications de la jeunesse étudiante qui visent la rupture des liens et des conventions avec les universités israéliennes, les nombreux appels à l’exclusion de la représentante de l’État d’Israël à l’Eurovision 2024, des sportifs représentant l’État d’Israël aux jeux olympiques 2024, les associations et groupements qui demandent la suspensions des liens institutionnels entre les municipalités et l’État d’Israël (jumelages, accords culturels, sportif etc.), pour ne citer que les plus importants, sont largement inspirés des moyens tactiques de pression du BDS que sont le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions.
A la question posée à Omar Barghouti (membre fondateur du BDS Palestinien) :” BDS est-il à l’origine de ce mouvement ?” (Médiapart) celui-ci répond sans hésiter : ” Non ! Il s’agit d’un mouvement qui vient de la base et il n’y a pas de commandement central qui envoie des ordres aux étudiants. Bien sûr, il est évident qu’il adopte les demandes de BDS, car il se concentre sur les droits des Palestiniens, et promeut des tactiques de boycott et de désinvestissement pour y parvenir.”(…)
De même la douzaine de rapports d’enquête, des ONG Palestiniennes, de l’ONU, de l’ONG israélienne B’tselem et d’ONG internationales prestigieuses dont Amnesty international qui concluent que le système mis en place depuis 1948, sur l’ensemble de la Palestine historique (de la mer au Jourdain) et qui s’applique à toutes les composantes du peuple palestinien y compris les réfugiés de la diaspora est conforme aux définitions des instances internationales du crime d’apartheid, est en grande partie le fruit des campagnes initiées par le BDS Palestinien qui dès sa création a ciblé l’apartheid et son démantèlement.
La décision de la CIJ le 26 janvier indiquant un risque plausible de génocide commis par Israël à Gaza suite à la plainte de l’Afrique du Sud a eu un impact énorme. La Bolivie et la Colombie ont rompu leurs relations diplomatiques et la Colombie a mis fin le mois dernier à ses importations militaires en provenance d’Israël. La décision de la CIJ a renforcé l’impact du mouvement BDS.
Des sanctions contre Israël et les diverses formes de complicités avec le génocide
L’initiative des 24h pour Raffah a une nouvelle fois mis en évidence les atteintes à la liberté d’expression de la Ville de Montpellier quand il s’agit de la Palestine. M. le maire a non seulement envoyé sa police municipale mais a sollicité la préfecture pour l’envoi de forces de police nationale afin d’empêcher, dès vendredi 14h les participants des “24h pour Rafah” de monter leur barnum et mettre en place les tables pour les stands. La nuit venue, la BAC qui est passée sans s’arrêter devant un groupe de personnes alcoolisées qui se battaient, mais elle est immédiatement arrivée avec une autre voiture de police, menaçants, pour empêcher quelques jeunes participant.e.s de monter une tente afin de se reposer quelques heures.
M. Delafosse qui comble de cynisme inaugurait ce vendredi 11 mai (30 ans après, quel courage !!) une stèle commémorant le génocide des Tutsis. Génocide dans lequel son parti aurait eu des positions des plus ambiguës. Au même moment il envoyait la police contre ceux qui aujourd’hui dénoncent le génocide en cours dans la Bande de Gaza affichant ainsi, par la répression de ceux qui dénoncent le génocide sa complicité avec l’État génocidaire israélien. D’un génocide à l’autre l’ambiguïté a disparu.
Dans ces conditions le ciblage de la Ville de Montpellier et du soutien politique à l’État génocidaire israélien en particulier de son maire s’imposent :
– demander la suspension de tous les liens institutionnels avec Israël,
– la suspension des accords économiques dans le cadre de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) France-Israël/Occitanie,
– la suspension du jumelage avec la ville de Tibériade,
– le boycott et la suspension des subventions (31 000€ en 2024) pour l’association qui organise la Journée sioniste dite de Jérusalem qui commémore l’annexion de Jérusalem et proclame depuis 47 ans “Jérusalem capitale une et indivisible de l’État d’Israël” (en violation complète de 4 résolutions de l’ONU!).
– retrait des PV municipaux pour tenu de stands place de la comédie contre le militant BDS
– Retrait des plaintes de M. Bougi et Mme Delga contre José-Luis Moragues, militant BDS
Donner la parole et la direction du mouvement aux acteurs et actrices du mouvement
Dans ces conditions le comité BDS France Montpellier considère que pour amplifier le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien et sa résistance populaire :
– Les participant.e.s présent.e.s aux 24h pour Rafah et contre le Génocide,
– Ceux et celles qui ont tenu bon pour occuper la Comédie, qui ont fait acte de présence,
– Qui ont tenu leurs stands et qui ont résisté aux pressions de la police et refusé de plier le Barnum BDS,
– Qui sont allés jusqu’à donner leur identité au risque de poursuites, pour affirmer en actes, par la désobéissance civile, qu’au regard du génocide en cours de tout un peuple, ils n’avaient pas peur d’un PV, d’un procès car ce serait l’occasion de dénoncer encore plus largement le génocide israélien et les complices du génocide !
Que toutes ces associations, collectifs, partis et les nombreuses personnes non organisées, déjà présent.e.s le mercredi 8 mai en Assemblée Générale pour lancer l’initiative des 24h Rafah sont légitimement le noyau à même d’animer et de développer le mouvement de solidarité et les nouvelles formes d’action inspirées du mouvement étudiant international.
LA MANIFESTATION DU SAMEDI 11 MAI ; PLUS DE 1000 PERSONNES ! (2mn 14″)