Rassemblement 10 août, contre le génocide et ses complices : France/J.O
Lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, une indignation grandissante s’est faite entendre à travers le monde face aux multiples violations du droit international par le gouvernement génocidaire d’Israël. De nombreuses voix se sont élevées pour exiger que les athlètes israélien.ne.s, à l’instar de ce qui a été imposé aux athlètes russes, participent sous une bannière neutre, voire soient exclu.e.s de toute participation.
Dans ce contexte, l’accueil fait par la France aux athlètes israélien.ne.s et l’invitation à l’inauguration des jeux faite au président israélien en plein génocide ont été au centre de la protestation et de la dénonciation de la complicité de la France dans le mouvement de solidarité à la Palestine.
Partie prenante de ce mouvement, BDSFM/UP- Montpellier à organisé samedi 10 août 2024, place de la Comédie à Montpellier un rassemblement intitulé “Contre le génocide et ses complices” qui a ciblé la complicité de la France .
A la demande des participant.e.s, le rassemblement avec prises de parole, s’est transformé en une manifestation de plus de 200 personnes qui ont protesté devant la préfecture contre la participation de l’État génocidaire Israélien aux J.O 2024.
Prises de paroles :
Les prises de parole ont débuté avec un discours d’Ibtissame, militante BDS-UP Montpellier, qui a mis en lumière l’importance du boycott des JO, dénonçant l’hypocrisie des médias et des instances internationales dans leur traitement des athlètes israéliens. Elle a rappelé les précédents historiques de boycotts sportifs, notamment ceux contre l’apartheid en Afrique du Sud, et a appelé à soutenir les athlètes refusant de normaliser les relations avec Israël.
Ibtissame a souligné que notre indignation atteint son comble face à la présence d’Isaac Herzog, président d’Israël, dans la capitale française. Herzog, photographié en train de dédicacer des obus israéliens destinés à Gaza, incarne un régime responsable de massacres à grande échelle, ayant causé la mort de plus de 40 000 Palestiniens et blessé 84 000 autres. Sa venue à Paris, au moment des JO, est une provocation intolérable, une insulte à la mémoire des victimes palestiniennes et à l’ensemble du peuple palestinien.
Mais cette indignation ne s’arrête pas à la seule présence d’Herzog. Ce qui rend la situation encore plus intolérable, c’est la participation des athlètes israéliens aux Jeux Olympiques, dont certains ont activement pris part aux opérations militaires à Gaza, contribuant ainsi directement à des actes de génocide. Leurs performances sportives, célébrées sur la scène internationale, ne peuvent effacer leur implication dans des crimes de guerre et des violations des droits humains.
En leur permettant de concourir sous les couleurs d’Israël, le Comité International Olympique (CIO) et les autorités françaises cautionnent implicitement les horreurs perpétrées contre le peuple palestinien.
Cette complaisance est une honte pour la France, qui se doit de défendre les valeurs universelles de droits humains et de justice. Elle est également une honte pour le CIO, qui, en accueillant ces athlètes sans aucune mesure de sanction, trahit les principes mêmes du sport, censé promouvoir la paix et l’amitié entre les peuples.
De plus,la décision prise par les autorités françaises, y compris le président de la République, la maire de Paris, et le Comité d’organisation des JO, de tenir une commémoration officielle de l’attentat contre les athlètes israéliens aux JO de Munich en 1972. L’utilisation dans le contexte actuel de génocide contre les Palestiniens est profondément cynique. Cette commémoration sera inévitablement manipulée pour renforcer la narrative trompeuse qui présente Israël comme une victime éternelle, alors que ses forces continuent de commettre des atrocités contre les Palestiniens.
Ibtissame a également saisi l’occasion pour annoncer une initiative significative : l’étape montpelliéraine de la “Marche nationale du Drapeau de la Libération”, organisée par le collectif Blouses Blanches de Gaza (BBG). Cette action symbolique vise à faire traverser le drapeau palestinien à travers toute la France, en réponse à la répression sévère et à l’interdiction du drapeau lors des JO, où des amendes ont été infligées à ceux qui osaient le porter. L’étape de Montpellier, prévue pour le 30 août, est soutenue par l’AFPS Nîmes, qui représentera la Ville de Nîmes. Montpellier recevra le drapeau de Marseille et le transmettra à Béziers. Cette mobilisation nationale témoigne de la résistance et de la solidarité en faveur du peuple palestinien, défiant les tentatives de museler leur voix et leur symbole de lutte.
Cette inversion des faits historiques fait partie d’une stratégie délibérée des soutiens inconditionnels d’Israël, qui cherchent à détourner l’attention des crimes en cours.
Valérie Cabane, représentante de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), a pris la parole lors de notre rassemblement pour dénoncer la brutalité du traitement infligé aux détenus palestiniens par l’État israélien. En s’appuyant sur des témoignages poignants recueillis par l’organisation de défense des droits humains B’Tselem, elle a révélé les horreurs que ces prisonniers, souvent arrêtés de manière arbitraire, endurent au quotidien.
Elle a décrit des cas de torture physique, où les détenus sont soumis à des violences extrêmes, parfois pendant des interrogatoires qui durent des heures, voire des jours. Ces actes de torture incluent des passages à tabac, des positions de stress prolongées, et l’utilisation de moyens de contrainte douloureux.Valéry a aussi abordé les violences sexuelle. Elle a souligné que des témoignages font état d’abus sexuels utilisés comme méthode d’humiliation et de déshumanisation, une tactique abjecte visant à briser la volonté des prisonniers et à terroriser l’ensemble de la population palestinienne.
Elle a également mis en lumière la nature arbitraire de ces détentions. Des Palestiniens, y compris des mineurs, sont souvent arrêtés sans aucune charge formelle, et peuvent être détenus indéfiniment sous l’accusation vague et non prouvée de représenter une menace pour la sécurité. Ce système de détention administrative permet à Israël de contourner le droit international et les droits de l’homme fondamentaux, en enfermant des milliers de Palestiniens sans procès équitable ni possibilité de défense.
Ces méthodes de répression, qui incluent la torture, les violences sexuelles, et la détention aléatoire, font partie intégrante d’un projet génocidaire visant à éradiquer non seulement la résistance palestinienne, mais aussi la culture et l’identité du peuple palestinien dans son ensemble. D’ailleurs, Illan Pappé, dans ses recherches, démontre que ces actes ne sont pas des excès isolés, mais bien des éléments d’une stratégie délibérée de colonisation et de destruction.
Il faut mettre fin à ces pratiques inhumaines et faire pression sur les gouvernements qui, par leur silence ou leur complicité, permettent à Israël de poursuivre cette politique de terreur et de destruction.
Alban de la Libre Pensée a mis en lumière l’hypocrisie flagrante de l’Union Européenne et de la France face au génocide perpétré contre le peuple palestinien. Il a dénoncé la politique de deux poids, deux mesures adoptée par l’UE, soulignant l’incohérence d’une institution qui se montre d’une sévérité exemplaire lorsqu’il s’agit de sanctionner la Russie pour ses actions en Ukraine, mais qui reste étrangement silencieuse face aux crimes de guerre commis par Israël.
l’Union Européenne s’est longtemps présentée comme une force morale sur la scène internationale, prétendant défendre les droits de l’homme, la paix et la justice. Cependant,ce n’est en réalité qu’une façade hypocrite qui masque une réalité bien plus cynique. Comment peut-on prétendre être un champion des droits humains tout en fermant les yeux sur la souffrance des Palestiniens ?
Alban a exposé l’incohérence de la politique de sanctions de l’Union Européenne. Alors que des mesures sévères ont été rapidement mises en place contre la Russie après son invasion de l’Ukraine, Alban a souligné que ces mêmes institutions restent muettes lorsque l’État israélien bombarde Gaza, confisque des terres palestiniennes, ou emprisonne des enfants sans procès. « Pourquoi cette indignation sélective ? » a-t-il interrogé, accusant l’Union Européenne de faire preuve de complicité par son silence. Cette attitude non seulement légitime les actions israéliennes, mais elle trahit également les valeurs fondatrices de l’Union et de la France, qui prônent l’égalité, la justice et la paix.
La France maintient le statu quo en Palestine, en continuant de fournir un soutien économique et militaire à Israël sous prétexte de sécurité et de coopération. Ce soutien ne fait qu’alimenter l’occupation et la répression, tout en offrant à Israël une impunité internationale.
Manifestation :
Après les discours, les participants ont décidé de se mobiliser en manifestation, suivant un itinéraire de la Place de la Comédie jusqu’à la Préfecture, avant de revenir sur leurs pas. Sous la direction d’Ibtissame, qui a mené les slogans. Des passants ont rejoint spontanément le cortège, tandis que d’autres félicitent les manifestants pour leur engagement.
D’autres initiatives remarquables prises par les militants de BDS cet été, malgré notre petit effectif. Une buvette a été mise en place, ainsi qu’un atelier de dessin pour les enfants. Ces efforts témoignent d’une détermination à sensibiliser et à impliquer la communauté locale dans la lutte pour la justice en Palestine, tout en créant un espace de convivialité et de partage.
Le rassemblement s’est conclu par un micro ouvert, permettant à d’autres voix de s’exprimer. Nathan, membre du Collectif Cévennes Palestine Solidarité, a brièvement partagé les difficultés rencontrées lors de leurs rassemblements à Ganges, dénonçant des actes d’intimidation récurrents. Paul, de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire, a quant à lui évoqué le cas de Georges Abdallah, dénonçant les injustices qu’il subit en prison.
Le rassemblement s’est conclu avec une minute de silence en hommage aux victimes du génocide. Cette minute de recueillement a permis à l’ensemble des participants de marquer leur solidarité avec le peuple palestinien, tout en exprimant leur indignation face à l’injustice qui se poursuit. Cette pause silencieuse a également symbolisé le respect pour les vies perdues et un engagement renouvelé dans la lutte pour la justice et la paix en Palestine.